Evans badge Chaumont

BROSSARD – Jake Evans avait exprimé son désir de rester avec les Canadiens de Montréal, mais il ne savait pas s’il y parviendrait. À trois jours de la date limite des transactions du 7 mars, le joueur de centre a écrit son nom au bas d’un pacte de quatre ans.

Kent Hughes a réglé l’un de ses plus gros dossiers en s’entendant avec Evans tout juste avant le départ de l’équipe pour Edmonton. Le joueur de 28 ans empochera 11,4 millions $, soit 2,85 millions $ en moyenne par année pour les saisons 2025-2026 à 2028-2029.

Avant la pause de la Confrontation des 4 nations, Evans avait parlé au passé de son séjour à Montréal. Il sonnait comme un joueur qui s’attendait à faire ses valises. Mais les deux clans ont finalement trouvé un terrain d’entente. Evans a probablement mis de l’eau dans son vin au niveau des négociations et Hughes l’a convaincu de prolonger son aventure avec la même équipe.

En s’entendant avec Evans, Hughes et Jeff Gorton ont lancé comme message à leur équipe qu’ils croient réellement en ses chances d’atteindre les séries.

À un salaire de 2,85 millions $ pour les quatre prochaines saisons, l’Ontarien ne devrait pas être un boulet financier. Loin de là.

Sur le strict plan des chiffres, Evans se dirige vers la meilleure saison de sa carrière. Après 61 matchs, il a amassé 28 points (12 buts, 16 passes), il présente un différentiel de +1 et il joue en moyenne un peu plus de 15 minutes (15:34).

À moins d’un immense ralentissement, il battra ses marques personnelles de 13 buts et de 29 points, établies en 2021-2022.

La réelle valeur d’Evans ne se lit toutefois pas uniquement sur une feuille de pointage. À cinq contre cinq, il forme l’un des bons quatrièmes trios de la LNH avec Emil Heineman et Joel Armia. Il est aussi une pièce maîtresse de l’équipe en infériorité numérique, en plus d’être efficace au cercle des mises en jeu (52,8%).

Au sommet chez les attaquants en désavantage numérique

Le CH a fait un bond important dans son jeu en désavantage numérique, passant du 24e rang (76,5%) de la LNH en 2023-24 au 5e rang (82,3%) jusqu’à présent cette saison.

Evans, qui a marqué trois buts en infériorité numérique, se retrouve au premier rang parmi tous les attaquants du circuit avec un temps de jeu total de 174:42 dans cette facette du jeu cruciale. Joel Armia, le complice d’Evans, est quant à lui le troisième attaquant le plus utilisé en désavantage numérique (157:29).

Kevin Stenlund, du Club de hockey de l’Utah, se situe entre les deux attaquants du Tricolore (157:57).

Si le jeu en désavantage numérique passe plus souvent dans l’ombre, ce n’est pas le cas à l’intérieur du vestiaire du CH.

« Jake peut tout faire sur la glace, mais sa plus grande force est qu’il devient emmerdant pour les autres équipes avec son jeu défensif et ses présences en infériorité numérique, a affirmé l’ailier Cole Caufield. Il a aussi des instincts offensifs. Nous pouvons lui faire confiance à tous les matchs. Jake retire aussi une fierté de son jeu à quatre contre cinq. Il y a des présences où Joel et lui ont plus souvent la rondelle que l’équipe qui attaque.

« À l’extérieur de la glace, Jake a aussi une grande importance. Je suis assis à côté de lui dans le vestiaire. Je suis chanceux. Il est assez discret, mais il a le don de sortir de bonnes blagues et il entraîne tout le monde dans le même chemin. Il a le respect de tous ses coéquipiers.

St-Louis regarde droit devant lui

Il y a les cinq victoires d’affilée, le retour de l’équipe au plus fort de la course pour une place en séries, mais aussi la date limite des transactions qui reste l’éléphant dans la pièce. À quelques heures du départ pour Edmonton où les Canadiens joueront le premier de quatre matchs sur la route contre les Oilers, Martin St-Louis garde les deux pieds bien sur terre.

« C’est un voyage important, mais tous nos matchs sont importants », a dit St-Louis après un entraînement optionnel du CH. « C’est le cliché d’y aller un match à la fois. Il faut comprendre où on se retrouve dans la saison et il faut travailler le plus fort possible. On a besoin d’un sentiment d’urgence.

« On a un groupe qui joue avec confiance. Quand tu obtiens des résultats, tu vois toujours la confiance augmenter. »

En sautant dans l’avion pour la capitale de l’Alberta, le Tricolore (30-26-5, 65 points) se retrouve à un seul point de la dernière place donnant accès aux séries. Les Red Wings de Detroit (30-24-6) ferment la marche en deuxième place de quatrième as avec 66 points.

S’il n’y a qu’un seul point d’écart, la course se complique en raison des nombreuses équipes toujours impliquées. Les Rangers de New York (66 points), les Sénateurs d’Ottawa (65), les Bruins de Boston (64), les Flyers de Philadelphie (62) et les Islanders de New York (61) peuvent toujours rêver de rattraper les Wings ou les Blue Jackets de Columbus (68) qui occupent la première place de quatrième as.

D’un jour à l’autre, le portrait des séries peut donc changer rapidement. St-Louis ne s’y perd pas à regarder constamment le classement.

« C’est bon de jouer des matchs importants, a répliqué l’entraîneur en chef. Je suis heureux de voir notre jeune équipe vivre cette expérience. Il faut rester dans le moment. C’est facile de regarder à gauche et à droite et de se faire embarquer là-dedans, mais il faut vraiment regarder en avant et rester concentrés sur notre équipe. »