BOSTON – Quand Steven Stamkos pensait aux changements qui l’attendaient cette saison, il savait que tout ne se déroulerait pas parfaitement. Sa famille et lui quittaient la seule ville qu’ils avaient connue, Tampa, pour amorcer une nouvelle vie à Nashville.
Mais Stamkos croyait que les difficultés se présenteraient à l’extérieur de la patinoire, avec de nouvelles écoles pour les enfants, de nouveaux sports, de nouveaux amis. Le hockey, croyait-il, allait être la partie facile.
En fin de compte, c’est tout le contraire qui s’est produit.
« Vous connaissez sûrement le dicton : on souhaite le mieux, mais on se prépare au pire, a dit Stamkos. Nous ne pensions pas que cet aspect allait être le pire. Tu espères avoir une équipe qui pourra rivaliser pour la Coupe Stanley, et dans le pire des scénarios, être dans la course aux séries. Mais quand c’est encore pire, c’est difficile. »
Alors que la date limite des transactions de vendredi approche, les Predators de Nashville ne sont pas en train d’ajouter des morceaux et de se préparer pour un long parcours en séries éliminatoires, comme ce à quoi ils s’attendaient.
Stamkos et les Predators amorcent plutôt un dernier quart de saison qui n’a plus trop de signification. Ils ont 22 matchs à jouer, à commencer par un duel contre les Bruins de Boston au TD Garden mardi (19 h HE; TVAS, SN360, FDSNSO, NESN). Avec une fiche de 21-32-7, ils ont 49 points, le troisième plus bas total dans la LNH, devant les Sharks de San Jose (45) et les Blackhawks de Chicago (41). Ils sont à 16 points de la dernière place donnant accès aux séries dans l’Association de l’Ouest.
« Comme joueur, tu souhaites deux choses : tu veux des succès collectifs et tu veux sentir que tu contribues à ces succès », a mentionné Stamkos, mardi. « Cette année, ça ne fonctionne pas dans ces deux aspects. Ç’a de toute évidence été difficile, surtout avec l’enthousiasme qu’il y avait avant la saison. Les gars qui étaient ici l’an dernier voulaient bâtir sur les succès qu’ils avaient connus. Nous voilà ici aujourd’hui, et ce n’est certainement pas ce à quoi tout le monde s’attendait.
« Ce serait différent si nous étions dans la course, sans nécessairement être dans le portrait des séries. Mais quand vous êtes dans notre position, c’est difficile à avaler. »
Et même après 60 matchs, ils ne savent pas trop comment ils en sont arrivés là.
« C’est la question que nous nous posons chaque jour à l’aréna ou quand nous allons souper, a admis Stamkos. Qu’est-ce qui nous a fait dérailler et est-ce que nous pouvons bâtir sur quelque chose? C’est difficile. Je pense qu’il y a certains aspects dans lesquels les choses n’ont pas fonctionné comme prévu.
« Quand tu rassembles plusieurs nouveaux visages dans un groupe, il y a de l’engouement et de l’espoir. Tu espères que les choses vont bien tourner et ça n’a pas été le cas. »
Les Predators ont misé gros durant la saison morte. Ils ont mis sous contrat Stamkos (quatre ans; 8 millions $ annuellement), l’ailier Jonathan Marchessault (cinq ans; 5,5 millions $) et le défenseur Brady Skjei (sept ans; 7 millions $).
Ils espéraient progresser par rapport à l’an dernier, quand ils ont été éliminés en six rencontres par les Canucks de Vancouver en première ronde des séries. Les Predators ont plutôt trébuché dès le départ et ils ne se sont jamais relevés. Ils ont perdu leurs cinq premières parties de la saison, et le 10 décembre, ils avaient un dossier de 7-16-6 après une séquence de huit revers.
Les questions sont nombreuses, et les réponses se font aussi rares que les victoires.
« C’est difficile, a affirmé Stamkos. Évidemment, si nous avions une réponse concrète, je pense que nous essaierions de changer des choses. Le début de saison n’était pas idéal, et nous n’avons jamais surmonté la pente. Il y a un effet boule de neige et tu te retrouves soudainement loin du portrait des séries.
« Tu es humain et tu ressens ces émotions (négatives). C’est difficile de les laisser à l’aréna. Elles affectent ta vie de tous les jours. Nous sommes comme n’importe qui : quand ça va bien au travail, tu es de bonne humeur en revenant à la maison. Tu essaies de ne pas laisser tes sentiments affecter les autres autour de toi. Mais c’est difficile. »
Stamkos souhaitait ne pas avoir à changer d’adresse. Jusque dans les derniers moments avant le 1er juillet, il croyait qu’il allait trouver une façon de rester avec le Lightning de Tampa Bay, où il a passé les 16 premières saisons de sa carrière dans la LNH. Ça ne s’est pas produit.
Il a donc fait le saut chez une équipe qu’il considérait comme prétendante, où il croyait pouvoir bien cadrer dans le vestiaire et apporter du leadership. Il pensait être en mesure de bâtir sur une saison 2023-24 de 40 buts et 81 points en 79 rencontres. Il compte 33 points (17 buts, 16 passes) en 60 parties cette saison, soit une moyenne de 0,55 point par match, sa pire en carrière.
« Dans le cas de “Stammer”, tu ne peux jamais remettre en question son niveau d’effort et son engagement », a souligné l’entraîneur Andrew Brunette. « Je suis certain que c’est extrêmement difficile de vivre ça, surtout avec la fierté qu’il a comme joueur et leader. Mais je trouve qu’il se comporte en véritable professionnel. Il se présente chaque jour, il travaille très fort et même quand les choses ne vont pas bien sur le plan individuel, il garde le cap. Il est un leader pour nos jeunes joueurs. Il a fait plusieurs bonnes choses. Nous allons l’aider à se remettre en marche. »
Les Predators ont déjà procédé à plusieurs transactions. Ils ont envoyé l’ailier Philip Tomasino aux Penguins de Pittsburgh, le 25 novembre, et le gardien Scott Wedgewood à l’Avalanche du Colorado, cinq jours plus tard. Samedi, ils ont échangé l’ailier Gustav Nyquist au Wild du Minnesota.
Il y aura peut-être d’autres mouvements d’ici vendredi.
« Tu ne peux pas être abattu, et j’ai été coupable de ça, a dit Stamkos. Nous réalisons tous la position dans laquelle nous sommes. Nous devons tous faire mieux et nous donner une raison de jouer. C’est ce que nous tenterons de faire dans ces 20 derniers matchs. »